Il y a des entreprises qui combattent la crise et qui poursuivent leur activité malgré le contexte actuel. C’est le cas de la distillerie Home Distillers à Solignac/Loire. Sur place, Béranger Mayoux produit du whisky et depuis peu du gin conçu principalement avec des plantes sauvages de notre région.

C’est important pour vous de poursuivre votre activité ?

Béranger Mayoux : C’est super important, même si l’on est en difficulté par rapport aux ventes comme beaucoup d’autres entreprises. En ce qui nous concerne, nous avons tout de même l’avantage d’avoir un produit qui n’est pas périssable et qui peut prendre de la valeur lorsqu’il vieillit ! Alors pour nous, c’est important de continuer à faire tourner l’outil de production, car ce que l’on produit aujourd’hui n’est pas pour être commercialisé en fin d’année, mais dans trois ans. Alors on reste optimiste, on se dit que c’est un mauvais moment à passer et que derrière tout va rentrer dans l’ordre.

Comment vous-êtes-vous adapté à la situation ?

Béranger Mayoux : Il n’y a pas eu de changement au niveau de la production, la seule problématique concerne la trésorerie. Produire, c’est investir, et investir en ce moment ce n’est pas évident !

Pourquoi avez-vous élargi votre gamme de produits avec un gin ?

Béranger Mayoux : Nous nous sommes lancés dans cette production pour diversifier notre gamme. C’est ma femme qui a bossé sur le projet depuis plusieurs mois. On a utilisé énormément de plantes, car on voulait proposer un gin qui sorte des sentiers battus. La plupart des gins présents sur le marché ont des tendances portées sur les agrumes. On a préféré utiliser des plantes sauvages de notre région.

Quelles sont les spécificités de votre gin ?

Béranger Mayoux : Il y a dans un premier temps les plantes que l’on utilise, ce sont au maximum des plantes locales et sauvages. On utilise du houblon que mes beaux-parents font pousser, des orties, des baies de genévrier, des fleurs de camomille et de la gentiane. Il y a les plantes fraîches et les plantes sèches. Notre gin a donc deux goûts différents. Nos alambics ont l’avantage de produire un alcool relativement doux. D’un point de vue qualité, c’est quelque chose de relativement intéressant, car on obtient un gin frais, qui se suffit à lui-même. Pour ceux qui l’apprécient en cocktail, la marque Hysope, avec laquelle on travaille, propose 5 eaux toniques originales.

Pourquoi avoir décidé de produire du gin plutôt qu’un autre alcool ?

Béranger Mayoux : Parce que pour les professionnels c’est toujours plus simple de commander divers produits à un même endroit. Plus on a de produits à vendre, plus on vend ! Et puis, le gin est un produit super intéressant, car c’est un produit distillé qui n’a pas besoin de vieillir. Et puis derrière, il y avait cette volonté de travailler sur un nouveau produit pour montrer aux professionnels et aux particuliers que nous sommes avant tout une distillerie. Il y a de plus en plus de whisky français, il y a plus de 100 acteurs sur le territoire, alors que nous étions 30 il y a trois ans. Il y a des producteurs et des embouteilleurs. Nous, on vend du whisky, du gin, de la vodka, mais on les fabrique !

Comment se procurer votre gin aujourd’hui ?

Béranger Mayoux : La commercialisation de notre gin auprès des professionnels a démarré en janvier et on l’a mis ensuite en vente sur notre site internet. On a commencé à communiquer dessus depuis une quinzaine de jours seulement, car le gin est un alcool qui se boit frais, à partir des beaux jours. On peut donc se le procurer en ligne. Nous envoyons toutes nos commandes par la voie postale.